1895

| DE SON CARNET DE NOTES |

#11 | Extrait du journal du Père Albera

Panneau 11 : Extrait du journal personnel du Père Albera

Photo du carnet dans lequel le Père Albera a noté des méditations et des conférences spécialement pour les confrères.

L’histoire du Père Albera

“L’année 1895 se jette dans l’éternité. Pour moi, elle était riche de joies et de peines. J’ai pu revoir la maison à Marseille, où j’ai laissé mon cœur pour la plupart. De là, je suis allé en Terre Sainte et j’ai été édifié par la compagnie de Don Rua. Quelle piété, quel esprit de sacrifice et de mortification ! Quel zèle pour la santé des âmes ; et surtout quelle égalité d’humour ! J’ai vu Bethléem, Jérusalem, Nazareth : quels doux souvenirs ! J’ai pu participer au Congrès de Bologne. J’en garde un souvenir inoubliable… J’ai pu prêcher des exercices en France et en Italie, m’occuper des ordinands dont j’étais beaucoup plus satisfait que les années précédentes. J’ai écrit quelques pages à propos de monseigneur Lasagna et elles ont été appréciées. Mais même l’année 1895 s’est terminée sans que j’aie corrigé mes plus graves défauts. Ma fierté est toujours au plus haut degré. Mon caractère est toujours difficile, même avec Don Rua lui-même. Ma vie de prière est toujours superficielle et n’exerce pas une grande influence sur ma conduite, sur mes actions qui sont toutes encore humaines et indignes d’un religieux. Ma charité est capricieuse et pleine de partialité. Je ne suis pas mortifié à mes yeux, à mon goût, dans mes paroles… Les maladies sont grandement accrues : je pourrais mourir à tout moment dans l’état où je suis : ce n’est pas une idée, c’est la réalité, et j’en suis conscient. Je veux commencer dans la nouvelle année de mieux vivre, pour mieux mourir. Je me souviens avoir dirigé mes confrères qui se sont offerts par vœux… Ils m’ont édifié par leur zèle, par leur dévouement. Leur sang a scellé leur engagement, et moi, qui avais l’air d’être leur maître et leur directeur dans tout cela, je ne suis rien… Marie, ma mère, ne me permet pas d’avoir la honte de me reconnaître inférieur en vertu à mes subordonnés : donnez-moi un grand amour pour vous. Domina mea, numquam quiescam donec obtinuero verum amorem erga te » [Ma Dame, je ne connaîtrai jamais la paix tant que je n’aurai pas obtenu un amour sincère pour vous].”.

Extrait de son carnet de notes dans lequel il a noté des méditations et des conférences spécialement pour ses confrères :
Savoir faire
Notre Congrégation a connu un développement extraordinaire. Le nombre de maisons ouvertes est déjà très important et pourtant il n’est pas possible de satisfaire un dixième des demandes qui nous parviennent chaque jour. Le Supérieur s’est imposé l’obligation de se limiter dans les nouvelles fondations. Il a imposé à ceux qui sont en Amérique d’arrêter. Ce développement, qui est certainement dû à la grâce de Dieu, aux prières de Don Bosco et de beaucoup de nos confrères ou élèves morts en odeur de sainteté, nous impose une sérieuse obligation de correspondre à l’espérance, à la confiance qui nous est faite. Cela devrait nous engager à grandir de plus en plus dans la vertu et nous rendre de plus en plus capables de faire le bien. L’une des façons d’y parvenir est de cultiver la science. Nous avons besoin de prestige pour faire le bien parmi nos jeunes et aussi pour obtenir la charité et l’aide. Pour exercer notre zèle, pour mener à bien notre mission auprès des jeunes, nous devons acquérir le plus de savoir faire possible….

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